Avertissement : cet article est écrit par un imprimeur piqué par son métier, il peut donc complètement être suspecté d’aimer le papier et de vouloir le protéger ! Et justement, ce que nous allons vous expliquer, c’est que, parce que nous chérissons tout particulièrement ce support, nous souhaitons l’utiliser avec respect et responsabilité envers notre environnement…

Avant de commencer, soyons bien clairs avec vous, plusieurs facteurs peuvent jouer pour réduire l’empreinte carbone de vos imprimés. Vos choix auront un impact sur la société et sur la nature. Vous ne pourrez pas tout maîtriser (il y a tellement de facteurs qui entrent en jeu), mais plutôt tendre vers la solution la plus raisonnable en tout état de cause. Allez, on se lance et on vous explique tout ce que nous connaissons sur le sujet !

Imprimer moins pour imprimer mieux

 

Avez-vous déjà entendu que de basculer aux supports de communication tout numérique était un choix plus responsable que de les imprimer ? Nous ne rentrerons pas dans la bataille du web versus le print, dans laquelle chacun a ses arguments chocs (pas de débat présidentiel pour nous, non merci !). Sachez juste que le numérique n’est pas la solution à tout, son empreinte carbone est loin d’être neutre et l’impact de l’hébergement des données est bien plus fort que celui d’un imprimé responsable. Le papier peut en effet être recyclé jusqu’à sept fois selon la qualité d’origine (source : Culture papier).

Quelle est la solution alors nous direz-vous ? Le pigeon voyageur ? Pas forcément ! L’impression a encore un avenir, mais les pratiques de certains doivent changer… Chez Goubault, nous sommes adeptes de la qualité et non de la quantité, ça vous parle ?

Les 6 questions à se poser pour imprimer de façon responsable !

 

1. Quelle quantité de papier ?

“De combien d’exemplaires ai-je vraiment besoin ? Mes documents vont-ils être distribués aux bonnes personnes ou rester oubliés dans un coin de bureau ou pire, disparaître directement à la poubelle sans même un regard, sniff… ?” Tout est une question de dosage ! Le plus important est de délivrer le bon message à la bonne personne.

 

2. Quel type de papier ?

“Est-ce que toutes les matières se valent écologiquement parlant ?”. La plupart des papiers sont certifiés PEFC ou FSC de nos jours (issus de forêts durablement gérées). Seuls les papiers indéchirables ou synthétiques (polyart) par exemple, y échappent. Vous pouvez aussi sortir du bois classique et vous tourner vers de l’amidon de pomme de terre (curious matter), de noix, de raisin ou autres fruits & légumes, reste à savoir comment ces derniers sont réellement recyclés et à prendre en compte que le rendu ne sera pas très blanc. Il existe même du papier de pierre vendu comme éco responsable par ses fournisseurs alors qu’il est composé en partie de plastique et qu’il arrive d’Asie ! Si vous souhaitez aller plus loin que du papier qui se soucie de la déforestation, nous vous recommandons l’utilisation du papier recyclé qui comprend un maximum de fibres de récupération.

 

3. Quel format de papier ?

“Est-ce que le format que je souhaite est le plus adapté aux tailles de feuilles de papier standard ?” Optimisez ce critère et évitez de faire de la perte avec une taille de document originale qui va générer beaucoup de vide inutile au final et nécessiter d’utiliser plus de feuilles pour obtenir le bon nombre d’exemplaires. Nous pouvons conseiller à nos clients par exemple de réduire le format d’un imprimé afin de pouvoir caser plus de poses en une feuille et ainsi éviter la gâche. Il suffisait d’y penser !

 

4. Quelles finitions ?

“Est-ce que j’ai besoin de certains effets pour faire de l’effet ?” Tout d’abord, vous pouvez opter pour un grammage légèrement plus fin pour faire des économies de matière première. L’idéal est aussi d’éviter le pelliculage car il est certes biodégradable, mais il ne se recycle pas et casse le cercle des sept vies du papier (vous vous rappelez ? On vous l’a annoncé en début d’article !). Préférez le vernis acrylique à l’eau qui peut se recycler intégralement quand cela est possible.

 

5. Quel procédé d’impression ?

Demandez à votre imprimeur s’il travaille avec des encres végétales. La différence avec des encres minérales est le remplacement des solvants issus d’hydrocarbures par des huiles végétales naturelles. Bonus : les couleurs sont plus vives. Attention cependant à leur traçabilité, car la façon dont elles sont fabriquées est importante, c’est comme pour le reste ! Dans la mesure du possible, évitez également les grands aplats de couleur lors de votre création graphique, vous réduirez le volume de matière première utilisée.

 

6. Quel type d’imprimeur ?

“Est-ce que mon imprimeur est adepte du greenwashing ou applique-t-il une véritable politique RSE ?” Chaque label a ses exigences et ses contraintes dans la chaîne de production, veillez à ce qu’elles soient respectées (PEFC, FSC). Sachez par exemple, qu’un imprimeur Imprim’Vert est contrôlé tous les trois ans sur cinq critères alors qu’une entreprise labellisée ISO 14001 est évaluée sur site tous les ans sur son impact environnemental global. Travaillez de préférence en local, pour minimiser les transports et soutenir les emplois sur votre territoire.

 

 

Laurent, responsable qualité et environnementLe conseil de Laurent Drouet, Responsable qualité et environnement :

“Pour imprimer responsable, il faut penser à l’empreinte carbone de son produit au sens large, en éco conception évidemment, mais également se pencher sur son cycle de vie : d’où vient la matière première, où repart-elle ? En tant qu’imprimeur ISO 14001, nous nous demandons quel est notre impact sur l’air, sur l’eau, le bruit, etc. Et chaque machine a un impact différent ! On ne peut pas tout maîtriser mais chaque année, nous nous améliorons. Par exemple, nous venons de nous rendre compte que notre filmeuse consomme 8% de l’électricité de l’entreprise à elle toute seule, alors que notre plus grosse presse Offset consomme 60 % de l’électricité et tourne en 2×8 ! Il y a quelque chose à faire. Tout l’éclairage de l’atelier est passé en LED. Nous avons aussi revu le chauffage de cette grande pièce en récupérant la chaleur des machines qui auparavant était extraite à l’extérieur de l’atelier. Nous étudions même la possibilité de pouvoir calculer précisément l’empreinte carbone de chaque document grâce à un nouvel outil développé spécialement pour notre profession (ClimateCalc). Les choses bougent constamment, nous sommes en plein audit énergétique !”

Pour résumer, imprimer responsable ne veut pas dire ne plus rien produire et sombrer dans l’extrême simplicité. Vous pouvez continuer à attirer l’attention, surprendre, sensibiliser, il suffit juste de voir les choses différemment en éco concevant votre imprimé. L’originalité viendra plus que jamais de vos messages et visuels conçus pour l’occasion ! Si vous avez envie de creuser davantage le sujet, n’hésitez pas à nous contacter, nous serons ravis d’échanger avec vous.
Share This