Aujourd’hui encore, comme depuis des centaines d’années pour imprimer, il faut deux choses essentielles : du papier et de l’encre. Intéressons nous à ces encres d’imprimerie. Que contiennent-elles ? Comment sont-elles fabriquées ? Sont-elles toutes pareilles ?

Composition des encres

Bien qu’elles se présentent sous une forme grasse ou liquide, apparemment homogène, les encres d’imprimerie sont un mélange complexe de produits de natures et d’origines bien différentes. On retrouve dans cette mixture 3 éléments principaux qui sont :

• La matière colorante,

Cette partie représente environ 20 % d’une encre. Le plus souvent, elle est constituée de pigments très finement divisés, en suspension dans la phase fluide de l’encre. Pour certaines encres (jet d’encre), des colorants solubles sont utilisés.

• Le véhicule,

Partie fluide, souvent appelée « vernis », qui entre à environ 70% dans la composition de l’encre. C’est un mélange de polymères (résines), qui jouent le rôle de liants et de diluants et/ou de solvants. Le véhicule a plusieurs fonctions comme notamment, transporter les pigments, les lier au support d’impression et enfin, les protéger en formant un film continu. Le choix du véhicule de l’encre détermine son mode de séchage.

• Les additifs,

Les additifs représentent environ 10% du produit final et permettent d’optimiser les caractéristiques de l’encre pendant et après l’impression. Il s’agit notamment de cires (animales, végétales, minérales ou synthétiques), de sels de métaux et de composés anti-maculants. Ces produits, de nature variée sont ajoutés à l’encre pour optimiser certaines de ses propriétés à l’état liquide comme à l’état de film sec, suivant le mode d’impression, le support, la finalité du produit imprimé…

Les différents types d’encres

L’encre d’imprimerie a un aspect très différent selon le procédé d’impression auquel elle est destinée. On distingue deux grandes familles d’encres, les encres classiques et celle dites spéciales (encres à gratter, encres odorantes, encres métalliques…). Elles sont toutes plus ou moins constituées sur la base vue plus haut, c’est-à-dire la matière colorante (pigments), le véhicule liant le tout et les additifs qui améliorent certaines propriétés. Nous traiterons dans cet article des encres classiques.

• L’encre Offset

En impression offset l’encre utilisée est grasse et ne coule pas, car ce procédé d’impression repose sur l’opposition entre l’eau et l’encre (partie hydrophile et hydrophobe de la plaque offset)
Sa composition chimique et son degré de viscosité dépendent du mode de séchage (séchage UV, hot-melt…). Les pigments doivent présenter un très bon pouvoir colorant et être compatibles avec la solution de mouillage. Ils sont généralement choisis en fonction de la nature du support que l’on souhaite imprimer.
On trouve 3 types d’encres offset différentes, l’encre Quickset (presse feuille), l’encre Heatset (bobines et rotatives) et l’encre U.V. (séchage par rayons ultraviolets)

• L’encre végétale

L’encre végétale est une encre présentée comme une alternative à l’encre offset standard, dont le véhicule est fabriqué à partir d’huiles végétales (colza, palme, lin), et non plus avec des huiles minérales à base d’hydrocarbures. Ces huiles sont arrivées sur le marché dans un contexte où le respect de l’environnement et l’écologie sont au centre des préoccupations. Ces encres sont plus facilement biodégradables que les encres à base d’hydrocarbures pétroliers. Elles sont fabriquées avec des matières premières renouvelables et présentent les mêmes caractéristiques qu’une encre classique voire même meilleures.

Cependant tout n’est pas rose. La culture des plantes concernées présente les mêmes caractéristiques que les agro-carburants. Il n’en est pas moins vrai que l’utilisation de l’huile de palme dans la composition est incertaine. Il faut être attentif aux ravages de la culture des palmiers à huile lorsqu’ils ne proviennent pas de forêts et de cultures responsables, et demander aux fournisseurs d’encres de tenter de sourcer la provenance des plantes participant à leur fabrication. Mieux, ne veut pas dire absolument satisfaisant, il faut rester sensible au fait que ces encres végétales dites écologiques ne sont pas parfaites.

• L’encre jet d’encre

Différentes encres peuvent être utilisées avec le procédé jet d’encre car celui-ci se subdivise en différentes méthodes d’éjection : le jet continu lors duquel des gouttes d’encre sont continuellement éjectées de la tête d’impression, ou la goutte à la demande lors duquel ne sont créées et éjectées que les gouttes nécessaires à l’impression.

Le procédé jet d’encre nécessite une très bonne qualité d’encre, sans quoi les buses d’éjection risquent de se boucher. L’encre utilisée contient généralement des solvants même si l’on cherche actuellement à développer des encres à base d’eau pour des raisons environnementales.
Les additifs jouent aussi un rôle très important dans la qualité de l’encre, car ils servent à en améliorer la fluidité, l’adhésion et la conductivité (un paramètre déterminant dans le procédé à jet d’encre continu).

• L’encre à solvant

Les encres à solvant sont des encres liquides. Elles sont utilisées pour des procédés d’impression tels que la flexographie utilisée notamment pour l’impression d’emballages ou l’héliogravure qui lui est un procédé adapté aux très gros tirages (catalogue La Redoute, Ikea…) qui demandent des encres moins visqueuses et dont le séchage se fait très rapidement.

Le séchage des différentes encres à solvants employées en héliogravure ou flexographie se fait par évaporation de ces solvants lors du passage de l’imprimé dans un four à air chaud.

• Les encres à eau

Avec les nombreux problèmes environnementaux posés par les solvants notamment dans la protection de l’environnement, mais aussi celle des individus sur leurs lieux de travail, les encres à base d’eau ont le vent en poupe. Tout d’abord, les encres à eaux sont moins dangereuses que celles à solvant. Composé jusqu’à 75 % d’eau leurs prix est aussi nettement inférieur aux autres encres. Même si elles ne font que d’évoluer et de s’améliorer elles restent malheureusement moins efficace qu’une encre à solvant.

Aujourd’hui largement répandues en flexographie, elles commencent à être utilisées en héliogravure. D’abord limitées à des supports poreux comme le papier et le carton, ces encres permettent désormais d’imprimer des supports variés.

Leur composition varient de 30 à 75% d’eau, pour 10 à 20% de pigments, 10 à 15% de résine, 1 à 7% d’additif et seulement 0 à 10% de solvant.

Ce sont les principales encres utilisées en imprimerie. Il en existe cependant une multitude d’autres types d’encres, les encres hybrides, les encres thermo-chromiques, les encres thermo-rétractables, les encres fluorescentes et phosphorescentes. Vous l’aurez compris la liste est longue, chaque encre est différente et adaptée à un procédé d’impression ou à un support particulier.

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