Le marché du livre connaît des changements importants : baisse des tirages, titres nouveaux en augmentation, livres numériques et la montée en puissance du e-commerce. Pour rester dans la course face aux géants comme Amazon pour ne citer qu’eux, les librairies et autre vendeur de livres doivent trouver des solutions.
Cette semaine, on apprend que la chaîne de grande surface culturelle française « Cultura » vient de lancer dans un de ses magasins de la capitale un service d’impression de livre à la demande. Une démarche plutôt dans l’ère du temps puisque d’autres se sont déjà lancés sur ce créneau comme la librairie des PUF ouverte le 10 mars dernier.
Le concept est assez simple en fait, vous choisissez sur une tablette (on notera le paradoxe) parmi les milliers de références proposées le livre que vous souhaitez imprimer.
Ensuite, le processus est relativement rapide puisqu’il faut en moyenne 5 minutes à l’Espresso Book Machine, c’est le petit nom de leur copieur développé par Xerox, pour vous imprimer votre futur livre de chevet. Vous vous retrouvez donc rapidement avec votre bouquin, à raison de 110 pages par minutes le processus vous laissera à peine le temps de boire un café.
L’Espresso Book Machine a quand même ses limites et ne peut imprimer que des livres de 46 à 850 pages avec des dos carrés collés. Ensuite, elle ne peut produire que de 70 à 85 livres par jour en dehors de ça, la marge de manœuvre est quand même relativement large. Mais alors l’impression à la demande est-elle le renouveau du livre ?
L’idée est bonne et plutôt originale, car elle permet en effet à une librairie d’imprimer des livres en petite quantité, mais aussi d’éviter les ruptures de stock tout en ayant zéro stock, le rêve de toute entreprise. Quant au prix des livres imprimés avec l’EBM ils ne coûterons ni plus ni moins qu’un livre classique en accord avec la loi LANG, se serait donc dommage de s’en priver.
L’investissement de base est quand même conséquent puisque la machine coûte tout de même la modique somme de 150.000€, de plus pas évident que les éditeurs laissent leurs titres phares se faire imprimer comme ça. Pour le moment, la machine sert surtout à réimprimer des titres rares ou introuvables ou bien des livres tombés dans le domaine public. On ne doute pas que le marché du livre à la demande va évoluer. Il en va de même pour les partenariats avec les maisons d’édition, en espérant pouvoir un jour imprimer n’importe quel livre à la demande.
En septembre dernier, l’association des éditeurs américains publiait une étude indiquant que les chiffres des ventes d’e-book se seraient effondrés de plus de 10 % sur les cinq premiers mois de l’année 2015. Serait-ce un signe de l’amour des lecteurs pour le support papier ? L’odeur du papier, de l’encre, la sensation lorsque vous tournez une page ou bien encore le toucher d’une couverture craquelée par d’intenses séances de lecture. Un livre ça se vit, la mort du livre n’est pas pour demain. En tout cas, nous si on nous demande ça sera une EBM plutôt qu’un Kindle pour Noël.
Edit : « Print is not dead », un article vient de paraître avec des chiffres qui confirme que le livre papier a encore de beaux jours devant lui : « Avec un chiffre d’affaires de 877,1 millions de dollars, le marché du livre électronique accuse une baisse de 18,7 % au cours des trois premiers trimestres 2016 par rapport à 2015. Sur la même période, le marché du livre de poche a augmenté de 7,5 % ». Source > Graphiline