L’épidémie de coronavirus que nous venons de vivre a bousculé beaucoup de choses pour tout le monde. Pour la première fois, notre imprimerie a dû fermer ses portes pour quelques jours… Le confinement nous a tous amenés à nous interroger sur de nombreux sujets, dont celui de notre consommation et le fait d’acheter local ou non. Chez Goubault Imprimeur, nous sommes convaincus depuis longtemps de l’utilité de valoriser le territoire dans lequel nous vivons. Nous avons inventé un mot pour cela : le LOCAPRINT ! Et nous avons eu envie de nous intéresser de près à nos clients qui partagent cette conviction, afin de savoir quel impact le Covid-19 a eu sur eux et leur vision de l’économie locale. 

 

Carine Chesneau

Rencontre avec Carine CHESNEAU,
la dynamique dirigeante du groupe industriel LAMBERT MANUFIL

 

 – Pouvez-vous nous dire qui êtes-vous et quelle est l’activité de votre entreprise ?

Je m’appelle Carine CHESNEAU et je dirige LAMBERT MANUFIL, une entreprise familiale spécialiste du fil métallique, qui a plus de 95 ans, et a été créée par mon arrière grand-père. Nous avons deux activités, une de production industrielle avec notre usine de Couëron, près de Nantes, où on fabrique du fil d’acier à destination de clients industriels, et notre deuxième activité est la distribution de clôtures métalliques auprès de paysagistes, pour laquelle nous sommes implantés sur 5 agences : Nantes (44), Rennes (35), Vannes (56), Caen (14) et Chilly Mazarin (91). Nous réalisons avec ces deux métiers un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros pour 70 collaborateurs. 

Mon arrière grand-père a fondé cette entreprise en 1924 pour fabriquer des clés ouvres-boîtes car il y avait beaucoup d’entreprises autour de l’activité du port de Nantes, notamment les conserveries de sardines. Nous continuons toujours à en fabriquer ! Il a fabriqué des pointes, ensuite, à l’occasion de la phase de reconstruction qui a suivi la seconde guerre mondiale, puis a vendu des arceaux pour les nombreux maraîchers de notre région, etc.

Je suis la quatrième génération, arrivée en 2002 dans l’entreprise, après avoir eu des expériences ailleurs, et j’ai travaillé plusieurs années avec mon père sur l’activité clôtures. En 2009, j’ai pris la direction de l’ensemble. 

 

 – Comment l’entreprise se porte depuis le confinement ?

Assez bien au vu du contexte. L’activité clôtures a été très vite perturbée, nous avons perdu 50% de notre chiffre d’affaires parce que les paysagistes étaient fermés. De part notre organisation dans les grands dépôts, nous n’avions pas de problématique sanitaire, nous pouvions travailler, mais malheureusement pas nos clients… Nous avons fermé quatre agences sur cinq au bout de trois jours de confinement. Puis progressivement, les clients se sont organisés pour rouvrir tout le mois d’avril : nous nous sommes adaptés et avons nous aussi rouvert selon leurs besoins. Et depuis le mois de mai, l’activité est complètement repartie sur les chapeaux de roues, c’est notre grosse période ! À fin mai nous ne sommes “qu’à” -13% par rapport à l’année dernière et fin juin; le retard sera résorbé.

“ L’activité est complètement repartie sur les chapeaux de roues, c’est notre grosse période ! ”

Pour l’activité industrielle, c’est différent, nous avons continué à travailler presque normalement en mars et en avril. Nous avons eu à coeur d’honorer nos commandes. Certains clients nous ont passé plus de commandes que d’habitude. Nous avons accusé la baisse d’activité au mois de mai avec le ralentissement général de l’économie et la baisse de consommation de fil sur de nombreux secteurs d’activité. Mais nous n’avons perdu “que” -22% de chiffre d’affaires par rapport à mai 2019. Le mois de juin n’est pas bon non plus, nous ferons peut-être -30%. C’est maintenant que nous accusons le coup. Malgré tout, notre bon début d’année compense pour le moment la baisse de mai, nous verrons en juin. Nous avons toujours continué à travailler en respectant les consignes sanitaires.

 

 – Comment vos collaborateurs ont-ils vécu cette période ?

Justement je lance un sondage anonyme la semaine prochaine pour en savoir plus. Il y a ceux qui étaient en télétravail, ceux qui étaient en arrêt pour garde d’enfants ou maladie chronique et ceux qui venaient travailler sur site. C’était difficile pour ces derniers à cause de la peur de sortir de chez eux, mais ils ont été assez vite rassurés et plutôt contents finalement de voir du monde. Pour les collaborateurs en télétravail, certains se sont sentis isolés et d’autres étaient tout le temps au téléphone avec les collègues ! 

“ Tout le monde est très content de revenir depuis le déconfinement ”

J’ai eu beaucoup de liens avec l’équipe de la compta car nous devions gérer la trésorerie. Pour les commerciaux, en revanche, c’était très difficile de ne pas pouvoir travailler, les clients étant fermés ou avaient d’autres priorités. Cette crise est forcément une sorte de traumatisme mais le bilan du climat social est plutôt bon, tout le monde est très content de revenir depuis le déconfinement.

 

 – Quelles actions de communication avez-vous mises en place pendant le confinement ?

Côté interne, j’ai organisé des cafés digitaux ! Avant l’annonce de Macron j’avais récupéré les téléphones portables de tout le monde et tous les 10 jours, j’envoyais un SMS à tout le monde en disant : tel jour, de 9h à 10h, on se connecte en visioconférence et on se donne des nouvelles. J’ai mis en place l’envoi d’une newsletter pour faire le point sur l’activité, savoir où étaient les équipes, donner des infos sur nos parties prenantes (banque, État, …). Nous avons beaucoup communiqué avec des visio par équipe. 

“ Nous avons maintenu l’impression de notre catalogue de produits pour qu’il soit là à la reprise de nos commerciaux ”

Côté externe, nous avons communiqué avec parcimonie sur les réseaux sociaux, car c’était un peu difficile au début de dire qu’on continuait à travailler, ce n’était pas tellement dans l’air ambiant. Nous avons maintenu l’impression de notre catalogue de produits pour qu’il soit là à la reprise de nos commerciaux. Et nous avons lancé pendant le Covid-19 le projet d’un autre support, en complément du papier, un catalogue numérique interactif qui va bientôt voir le jour.

 

 – Qu’est ce que l’épidémie de Covid-19 a changé dans votre quotidien ?

Personnellement j’ai été fixée à l’entreprise pendant trois mois, alors que suis souvent en déplacement habituellement. Je suis rentrée tous les soirs chez moi, c’était inédit ! J’ai passé mon temps au téléphone et en visioconférence, de sorte que le week-end, je ne supportais plus mon téléphone !

J’ai vu que le télétravail pouvait avoir pour certaines missions des avantages, notamment de concentration, mais aussi des inconvénients car le lien n’est quand même pas pareil en visio et qu’un moment donné les équipes ont envie de se voir. Pour l’instant, tout le monde est revenu au bureau, mais d’ici un mois, nous allons nous reposer la question à froid de ce qu’on en a retiré et nous mettrons peut-être le télétravail en place partiellement. Il n’y avait que deux personnes qui le pratiquait et les choses peuvent changer à ce niveau-là. Le confinement a confirmé mon idée que le lien et la communication sont hyper importants pour faire marcher l’entreprise.

“ Le jour où le « risque pays » se concrétise, c’est bien d’avoir quelqu’un qui puisse répondre localement ! ”

J’ai aussi remarqué à partir de début mars, une recrudescence de demandes de prix de la part de nos clients industriels qui habituellement cherchent aussi à se fournir à l’étranger. Pendant quinze jours j’ai vu arriver de nombreuses nouvelles demandes de prix, ils se sont retournés vers LAMBERT MANUFIL, toujours en activité et pas loin, capable de fournir rapidement. J’espère qu’ils retiendront que nous avons été présent pendant la crise sanitaire. S’ils pouvaient se rendre compte que c’est important de conserver en France certaines activités (nous ne sommes pas nombreux), car le jour où le « risque pays » se concrétise, c’est bien d’avoir quelqu’un qui puisse répondre localement ! Nous verrons si cette tendance perdure avec le déconfinement… C’est dommage d’être dépendant de quelqu’un qui est à l’autre bout du monde. Il y a quand même eu une prise de conscience ces dernières années sur le made in France, mais j’aimerais bien qu’elle soit accélérée grâce à la crise.

 

 – Que pensez-vous du concept du “Locaprint” véhiculé par Goubault Imprimeur ? 

Ça me paraît évident qu’avoir cette conscience d’acheter le plus près possible est important, car je suis moi-même impactée par la mondialisation de mon marché et j’en vois toutes les conséquences. Dans mes achats, je fais toujours attention à acheter le plus local possible. Ce n’est pas toujours possible malheureusement, comme pour ma matière première qui est l’acier vient directement de la sidérurgie, je suis bien en peine parce que tous les hauts fourneaux ont fermé en France. Nous faisons au mieux en mettant à ce jour un point d’honneur à acheter en Europe, au plus près. 

“ Ça me fait plus plaisir de travailler avec un partenaire comme Goubault qui est sur la même longueur d’ondes. ”

Sur tous les autres achats, ça me fait plus plaisir de travailler avec un partenaire comme Goubault qui est sur la même longueur d’ondes. Je n’ai jamais fait imprimer des flyers sur internet par exemple ! Je vois trois aspects dans cette décision de travailler en local. Il y a l’aspect évidemment écologique en terme de transport, il y a aussi l’engagement de l’entreprise sur son territoire. Si je suis sur un territoire économique dynamique, ma société ne s’en portera que mieux. Si moi-même je ne soutiens pas les entreprises de mon territoire, je ne participe pas à ce dynamisme économique. Ce sont les conjoints de mes collaborateurs, leurs enfants qui y travaillent. L’idée n’est pas d’être chauvin à tout prix mais concrètement, c’est plus intéressant et en cohérence avec le discours que l’on tient à nos clients. Quand je peux le faire, j’achète local. Il y enfin la dimension de lien durable que l’on crée avec nos partenaires. Nous voyons nos clients, ils peuvent visiter l’usine, nous favorisons la relation humaine, etc.

 

 – Est-ce que vous les recommanderiez et si oui pourquoi ?

Oui, d’une part j’aime beaucoup la communication positive et les messages véhiculés par l’entreprise GOUBAULT autour de l’humain, ça donne envie de travailler avec eux. On se dit qu’il y a une bonne ambiance, et j’apprécie ça. J’aime beaucoup aussi l’approche de Dominique Goubault sur tout l’aspect environnement. J’étais contente de voir dans notre dernier catalogue la mention “imprimé avec des encres végétales, sur du papier issu de forêts responsables”. Je suis fière de le dire aux clients. 

“ Et avant tout, ce sont des bons professionnels, ils font des supports de qualité, de beaux produits. ”

Et avant tout, ce sont des bons professionnels, ils font des supports de qualité, de beaux produits. Ce qui me parle aussi c’est que c’est une entreprise familiale, j’aime bien les histoires dans la durée, c’est le petit plus. Et puis l’expression de Dominique “made in ICI” me parle beaucoup !.

 

Stéphane PiriouLe conseil de Stéphane Piriou, responsable de clientèle : LAMBERT MANUFIL est venu vers nous avec un projet de catalogue produits pour deux cibles : ses clients & prospects et ses vendeurs, et ils ont finalement fait imprimer deux produits pour améliorer leur expérience client ! Nous leur avons en effet proposé de réaliser un book d’un format plus grand en complément du catalogue pour leurs vendeurs, personnalisé avec le nom de chacun sur son exemplaire et avec une reliure wire’o pratique lors des manipulations. Ce nouvel outil leur permettra de mieux présenter leurs produits, de façon plus explicite et de se différencier de la concurrence. Plus vous personnaliserez vos supports de communication, plus ils seront impactants pour votre cible ! ”

 

Economie locale
Made in

 

 

 

 

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